Pour un Banff durable
Banff a besoin de changer pour rester la même. Que ce soit pour s’adapter au changement climatique ou envisager le futur du tourisme, nous devons prendre des mesures pour nous assurer de rester durables. Pour une ville de montagne chérie par tant de personnes à travers le pays et au-delà, nos actions aideront à protéger nos espaces sauvages et conserver nos charmes de petite communauté.
Comme la plupart des municipalités canadiennes, nous cherchons des moyens pour prévenir et nous préparer aux impacts d’un monde en réchauffement. Comme ville touristique blottie dans un parc national, Banff doit déjà relever plusieurs défis — abordabilité du logement, coût de la vie, congestion automobile, pour ne nommer qu’eux —, mais le changement climatique est le plus imminent, car il peut entraîner des changements dramatiques dans nos vies et nos moyens de subsistance. La saison des incendies forestiers commence plus tôt, et ils augmentent chaque année à travers le pays. Les tempêtes graves sont plus fréquentes, les inondations aussi, et les glaciers qui alimentent nos nappes phréatiques reculent plus vite que jamais. En tant que destination touristique majeure, nous ne pouvons ignorer le fait que nos visiteurs — qui arrivent, c’est un fait, par la route ou la voie des airs — contribuent aux émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Aussi, nous aspirons à devenir une communauté environnementale modèle et avons la motivation de faire une différence au plan local, et d’inspirer les quatre millions de visiteurs que nous accueillons chaque année.
Banff est prête à donner l’exemple des manières dont nous pouvons employer cette précieuse marge de temps avant qu’il soit trop tard pour reculer. Nous nous sommes fixé des objectifs ambitieux en matière d’actions climatiques : atteindre un taux de réduction d’émissions de trente p. cent d’ici 2030, de quatre-vingts p. cent d’ici 2050 (comparativement aux taux de 2016), en plus d’atteindre 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2050.
Un centre d’attention majeur pour réduire notre empreinte carbone est de faire preuve de leadership en matière de transport et d’environnement. Rappelons-nous que le mandat de la ville, tel que dicté par les gouvernements fédéral et provincial, est de fournir des services aux visiteurs. Cependant, il y a trop de véhicules personnels sur notre réseau routier limité pendant les hautes saisons, et nous savons que l’automobile est un émetteur d’émissions dominant dans la ville de Banff et le parc national Banff. Nous continuons d’investir dans le transit de Calgary à Banff par le service On-It Regional Transit, offert les week-ends en été, et lorsqu’arrivés, nous encourageons fortement les visiteurs d’utiliser le service de transport public Roam quand ils explorent des destinations populaires à Banff et au parc national.
Plus de stationnements ne résoudront pas le problème à long terme. Nous croyons plutôt que le futur dépend d’un transport en commun abordable et pratique depuis Calgary. Nous comptons sur le nouveau Plan directeur du parc national Banff, sur le Groupe d’experts-conseils de Parcs Canada sur le transport durable des personnes, et sur les recommandations du parc national Banff pour des idées et les meilleures pratiques pour administrer notre capacité de visiteurs qui viennent avec un véhicule personnel.
D’ici là, nous développons tranquillement à Banff une oasis de « modes actifs », puisque, en tant que ville située à l’intérieur du premier parc national du Canada, nous devons promouvoir les valeurs d’un parc national, lesquelles comprennent la protection de ce lieu des Rocheuses et encourager les conduites qui promeuvent la durabilité à long terme.
La ville ne s’étendant que sur quatre kilomètres carrés, il tombe sous le sens de promouvoir la marche, le vélo et les transports en commun, et le plus important : fournir l’infrastructure qui rende ces choix attrayants. Par exemple, nous avons récemment changé Bear Street, notre deuxième rue principale, en un pôle commercial accueillant pour les piétons, où les automobilistes s’aperçoivent vite qu’ils sont là en qualité d’invités. Avec des sièges publics, une couverture d’arbres, des supports à vélos et un revêtement de pavés, nous avons créé une place à l’européenne en plein coeur de Banff.
Une rue plus loin, nous avons renouvelé notre engagement envers la Zone piétonnière de Banff Avenue avec un projet pilote de deux ans pour les étés 2022 et 2023. Le projet qui cherchait, au départ, la sécurité des personnes et la distanciation physique durant la pandémie de COVID-19 est désormais un moyen de soutenir la reprise économique et de cultiver la durabilité environnementale et des modes de vie actifs. En fermant Banff Avenue aux véhicules motorisés, l’espace public s’ouvre aux gens : piétons, cyclistes, skaters, personnes en fauteuil roulant, familles avec leurs poussettes. Nous voulons encourager les activités extérieures qui font connaître Banff mondialement — le ski, la grimpe, la randonnée, le pagayage et, de plus en plus, le vélo — et apporter ce mode de vie au coeur de notre centre urbain.
Ces décisions pour la piétonnisation s’inscrivent dans notre parcours d’initiatives pour la durabilité, que nous considérons à la pointe du progrès pour une communauté de 8 000 résidents. Nous avons bâti notre premier pont piétonnier au-dessus de la rivière Bow il y a presque dix ans, et plus tard cet été, nous achèverons la construction d’un second pont piétonnier. Banff a créé un système de transport en commun et fait croître le service de transport Roam pour se déplacer partout à l’intérieur et autour de Banff, en plus de liens avec Canmore et le lac Louise. L’année dernière, nous avons installé le stationnement payant pour stimuler la rotation du stationnement de courte durée et encourager les automobilistes à se garer gratuitement en périphérie de la ville et se rendre à pied au centre-ville en huit minutes. Grâce aux fonds obtenus par le stationnement payant, nous avons financé des remises sur les vélos électriques, car une bonne partie de nos voisins sont sur des collines à flanc de montagne, et nous avons financé pour les résidents un transport sans frais sur les routes locales pour les aider à laisser leur voiture.
Le futur s’annonce radieux pour Banff. Parce qu’ensemble, avec la communauté, la municipalité de Banff, Parcs Canada, et Banff & Lake Louise Tourism, nous développons pour cette destination un Plan directeur du tourisme de dix ans orienté vers la durabilité. Ce plan deviendra une balise pendant que nous développons notre approche du tourisme dans le parc national Banff, en traitant les sujets de la durabilité environnementale, du bien-être de la communauté, de l’intégrité culturelle et de la prospérité économique. Nous le voyons comme une occasion d’aller de l’avant à partir de la pandémie pour assurer que nous protégeons notre environnement tout en gardant une économie forte et une communauté en santé.
Nous avons appris ces deux dernières années combien nous pouvions être résilients, et nous avons besoin de porter ce courage et cette détermination dans l’avenir tandis que nous travaillons ensemble pour que Banff demeure aussi durable que possible.
Corrie DiManno est la mairesse actuelle de Banff, Alberta, mais elle est restée dans et autour de Banff depuis sa naissance. Quand elle n’est pas aux affaires de la mairie, elle aime voyager en arrière-pays avec ses amis, ainsi que courir, faire du vélo, et de la randonnée en montagne.